Birmanie : des élections sous haute surveillance internationale
La Birmanie a entamé dimanche un processus électoral étalé sur un mois, organisé par la junte militaire au pouvoir depuis le coup d'État de février 2021. Ces élections suscitent de vives inquiétudes de la part de la communauté internationale quant à leur caractère démocratique.
Un scrutin contesté par l'opposition
Le général Min Aung Hlaing, chef de la junte, a qualifié ce scrutin de "libre et équitable" après avoir voté dans la capitale administrative Naypyidaw. Cependant, l'ancienne dirigeante et prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi demeure emprisonnée, tandis que son parti a été dissous suite au coup d'État militaire.
Âgée de 80 ans, Aung San Suu Kyi purge actuellement une peine de 27 ans de prison pour diverses condamnations, notamment pour corruption et violation des règles sanitaires.
Une participation limitée par le conflit
La Birmanie, peuplée d'environ 50 millions d'habitants, traverse une grave crise sécuritaire. Les élections ne peuvent se tenir dans de vastes zones contrôlées par les groupes rebelles, limitant ainsi la portée du scrutin.
Malgré ces difficultés, certains citoyens ont exprimé leur espoir. "Ce que je veux, c'est un pays pacifique et stable", a déclaré Thida Hlaing, une électrice de 56 ans, après avoir accompli son devoir civique.
Réactions internationales
L'Organisation des Nations Unies a appelé à un processus "libre, équitable, inclusif et crédible" qui reflète la volonté du peuple birman. De nombreux pays occidentaux et défenseurs des droits humains ont condamné ce scrutin, dénonçant la répression de l'opposition.
Le Parti de l'union, de la solidarité et du développement (USDP), favorable aux militaires, devrait remporter une victoire écrasante, ce que les observateurs considèrent comme un moyen de légitimer le régime militaire.
Un calendrier électoral étalé
La première phase du scrutin s'est ouverte dimanche dans les principales villes contrôlées par le pouvoir, notamment Rangoun, Mandalay et Naypyidaw. La deuxième phase aura lieu dans deux semaines, suivie d'une troisième et dernière phase le 25 janvier.
Selon le Réseau asiatique pour des élections libres, les partis ayant remporté 90% des sièges lors des dernières élections de 2020 ne figurent pas sur les bulletins de vote actuels, ayant été dissous par la junte.