France: perquisitions judiciaires chez la ministre Rachida Dati
La justice française a mené jeudi des perquisitions aux domiciles de Rachida Dati, ministre de la Culture, ainsi qu'à la mairie du 7e arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption.
Ces opérations judiciaires, exceptionnelles lorsqu'elles concernent une ministre en exercice, s'inscrivent dans une investigation ouverte le 14 octobre dernier par le Parquet national financier (PNF).
Des soupçons portant sur 299 000 euros d'honoraires
Rachida Dati est soupçonnée d'avoir perçu 299 000 euros d'honoraires du groupe industriel GDF Suez entre 2010 et 2011, lorsqu'elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen comme l'exigent les règles de transparence.
L'enquête vise "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment" en lien avec l'exercice du mandat européen, selon le procureur Jean-François Bohnert.
Une procédure initiée par Tracfin
L'affaire trouve son origine dans un signalement de Tracfin, le service français de renseignement financier spécialisé dans la lutte contre le blanchiment, transmis au PNF le 16 avril dernier.
Selon une enquête télévisée diffusée en juin sur France 2, les fonds auraient transité par un cabinet d'avocats avant d'être versés sur les comptes de Mme Dati, sans déclaration appropriée aux instances européennes.
Défense et contexte électoral
La ministre, qui brigue la mairie de Paris lors des prochaines municipales de mars, qualifie ces accusations de "diffamatoires" et assure que les documents ont déjà été examinés par la justice dans le cadre de l'affaire Carlos Ghosn.
Elle devra d'ailleurs comparaître aux côtés de l'ancien dirigeant de Renault-Nissan lors d'un procès prévu du 16 au 28 septembre 2026 pour corruption et trafic d'influence.
Ces développements judiciaires interviennent à six mois des élections municipales parisiennes, plaçant la campagne sous la pression d'enjeux juridiques majeurs.