France: Rachida Dati visée par une enquête judiciaire pour soupçons de corruption
La ministre française de la Culture Rachida Dati fait l'objet de perquisitions dans le cadre d'une enquête judiciaire pour corruption, marquant un épisode sensible de la vie politique française. Cette procédure, rare lorsqu'elle concerne un membre du gouvernement en exercice, illustre les défis auxquels font face les responsables politiques européens en matière de transparence.
Des investigations approfondies menées par la justice française
Les autorités judiciaires françaises ont procédé jeudi à des perquisitions aux domiciles de Rachida Dati ainsi qu'à la mairie du 7e arrondissement de Paris qu'elle dirige. Ces opérations s'inscrivent dans une enquête ouverte le 14 octobre dernier par le Parquet national financier.
Selon le procureur Jean-François Bohnert, l'enquête porte sur des "soupçons de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment" en lien avec le mandat de parlementaire européen de la ministre.
Des honoraires non déclarés au cœur de l'affaire
Les investigations portent sur des honoraires de 299.000 euros que Rachida Dati aurait perçus du groupe industriel GDF Suez entre 2010 et 2011, période durant laquelle elle siégeait au Parlement européen. Ces revenus n'auraient pas été déclarés conformément aux obligations de transparence européennes.
L'enquête a débuté suite à un signalement de Tracfin, le service français de renseignement financier spécialisé dans la lutte contre le blanchiment. Cette procédure témoigne du renforcement des contrôles sur les élus européens et de la vigilance des institutions financières.
Une défense ferme face aux accusations
La ministre, également candidate à la mairie de Paris, conteste fermement ces accusations qu'elle qualifie de "diffamatoires". Ses avocats maintiennent le silence sur cette procédure en cours, adoptant une stratégie de défense mesurée.
Rachida Dati assure que les documents évoqués ont déjà été examinés par la justice dans le cadre d'autres investigations, notamment l'affaire Carlos Ghosn dans laquelle elle est également impliquée.
Un calendrier judiciaire complexe
Cette affaire s'ajoute à un autre dossier dans lequel la ministre doit comparaître aux côtés de Carlos Ghosn. Le procès est programmé du 16 au 28 septembre 2026, soit après les élections municipales parisiennes prévues en mars prochain.
Ces développements judiciaires illustrent les enjeux de transparence et d'éthique qui traversent les démocraties européennes, où les élus font face à des exigences renforcées de probité publique. La France, comme d'autres nations européennes, adapte continuellement son arsenal juridique pour garantir l'intégrité de ses institutions.