Trump réitère ses ambitions sur le Groenland malgré l'opposition européenne
Le président américain Donald Trump a une nouvelle fois exprimé ses intentions concernant le Groenland, déclarant que les États-Unis ont "besoin" de ce territoire pour leur sécurité nationale. Ces déclarations, formulées lors d'une intervention à Palm Beach en Floride aux côtés du ministre de la Défense Pete Hegseth, témoignent de la persistance de cette préoccupation géostratégique américaine.
Une justification sécuritaire face aux rivalités géopolitiques
"Si on regarde les côtes du Groenland, il y a des bateaux russes et chinois partout. Nous en avons besoin pour notre sécurité nationale", a souligné Trump, mettant en avant les enjeux de souveraineté dans l'Arctique. Le président américain a également critiqué l'absence de protection militaire suffisante du territoire par Copenhague.
Cette position s'inscrit dans un contexte géopolitique complexe où les grandes puissances rivalisent pour l'influence dans les régions stratégiques. La nomination d'un envoyé spécial américain pour le Groenland, en la personne du gouverneur de Louisiane Jeff Landry, illustre la détermination de Washington à renforcer sa présence dans cette zone géographique cruciale.
Une réaction européenne ferme et coordonnée
L'Union européenne a exprimé sa "pleine solidarité avec le Danemark" face à ces déclarations. Le Premier ministre groenlandais Jens-Frederik Nielsen et la Première ministre danoise Mette Frederiksen ont rappelé conjointement que "les frontières nationales et la souveraineté des États sont fondées sur le droit international".
Copenhague a convoqué l'ambassadeur américain, avec le ministre des Affaires étrangères Lars Løkke Rasmussen traçant "très clairement une ligne rouge". Cette réaction diplomatique ferme témoigne de l'attachement européen aux principes de souveraineté territoriale.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Antonio Costa ont réaffirmé que "l'intégrité territoriale et la souveraineté sont des principes fondamentaux du droit international".
Une population groenlandaise majoritairement opposée
Les habitants du Groenland, territoire autonome de 57 000 habitants, maintiennent leur position : ils ne souhaitent pas être "à vendre" et entendent décider seuls de leur avenir. Un sondage publié en janvier dans le quotidien groenlandais Sermitsiaq révélait que 85% des Groenlandais s'opposaient à une appartenance aux États-Unis, seuls 6% y étant favorables.
Cette situation illustre les défis contemporains de la géopolitique arctique, où les considérations sécuritaires des grandes puissances se heurtent aux principes du droit international et à la volonté des populations locales. L'évolution de ce dossier constituera un test important pour les relations transatlantiques et la stabilité de l'ordre géopolitique européen.