Ukraine: avancées diplomatiques vers la paix, l'Europe propose une force multinationale
Les discussions diplomatiques pour mettre fin au conflit ukrainien connaissent des développements encourageants. Le président américain Donald Trump s'est montré particulièrement optimiste après ses entretiens avec le président ukrainien et plusieurs dirigeants européens.
"Nous sommes plus proches aujourd'hui que nous n'avons jamais été" d'un accord mettant fin à la guerre avec la Russie, a déclaré le président américain depuis le Bureau ovale. Il a également confirmé s'être récemment entretenu avec le président russe Vladimir Poutine, sans toutefois préciser les détails de ces échanges.
Négociations intensives à Berlin
Durant le week-end, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a mené des négociations cruciales à Berlin avec les émissaires américains Steve Witkoff et Jared Kushner, gendre de Donald Trump. Ces discussions visaient à élaborer un plan de compromis susceptible de mettre fin aux hostilités.
Au cœur des débats se trouve la question des garanties de sécurité que l'Ukraine obtiendrait des États-Unis après un éventuel cessez-le-feu, afin de dissuader Moscou de lancer une nouvelle offensive.
Les premiers retours sont positifs. M. Zelensky a évoqué des "progrès" significatifs, tandis que le chancelier allemand Friedrich Merz a salué des propositions américaines "remarquables". Les États-Unis affirment offrir des garanties de sécurité "très fortes" mais néanmoins acceptables pour la Russie.
Une proposition européenne ambitieuse
Les dirigeants des principales puissances européennes, notamment l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne, ainsi que l'Union européenne, ont présenté une initiative majeure. Ils proposent la création d'une "force multinationale pour l'Ukraine" composée de contributions de nations volontaires et soutenue par les États-Unis.
Cette proposition inclut également un soutien durable à une armée ukrainienne de 800.000 hommes et la mise en place d'un "mécanisme de surveillance et de vérification du cessez-le-feu dirigé par les États-Unis", selon une déclaration transmise par le gouvernement allemand.
Le document européen souligne qu'il appartient "désormais à la Russie de montrer sa volonté d'œuvrer en faveur d'une paix durable".
Des défis territoriaux persistants
Malgré ces avancées diplomatiques, des divergences subsistent, notamment sur la question territoriale. "Il existe des questions complexes, en particulier celles concernant les territoires. Pour le dire franchement, nous avons encore des positions différentes" avec les États-Unis, a reconnu M. Zelensky.
Moscou exige comme préalable à l'arrêt des combats que l'Ukraine lui cède des territoires dans le bassin du Donbass, une ligne rouge pour Kiev. Le président ukrainien souhaite convaincre Washington de soutenir un cessez-le-feu basé sur un gel de la ligne de front actuelle.
Mobilisation internationale
Ces négociations s'inscrivent dans un format inédit Ukraine-USA-Europe, marquant une évolution depuis la présentation d'un plan américain en novembre, jugé trop favorable à Moscou par les Européens.
Parallèlement, l'Union européenne intensifie ses efforts pour débloquer l'utilisation des avoirs russes gelés, principalement en Belgique, afin de soutenir l'effort de guerre ukrainien et la reconstruction future.
Le chancelier Merz a pressé ses partenaires d'agir rapidement, rappelant que l'Ukraine constitue un rempart essentiel contre la menace russe. Il estime qu'un cessez-le-feu avant Noël ne dépend "plus que de la Russie".
Le Kremlin a indiqué attendre d'être informé par Washington des résultats de ces pourparlers berlinois, tout en exprimant de "fortes objections" aux propositions en cours de discussion.